page suivante »
AU XVIIIe SIÈCLE 103 le dernier mot du siècle « qui avait dans le sang le virus de toutes les curiosités. » Les miracles que la médecine ortho- doxe était impuissante à produire, on les demandait au charlatanisme. « Une superstition grossière, dit M. Anatole de Gallier, semble gagner tout ce qu'a perdu la foi. Parmi ces imposteurs vulgaires, conjurateurs de fantômes, cher- cheurs de pierre philosophale, inventeurs de panacées, Cagliostro se dégage et remue les foules presque autant que Voltaire (1). » Déjà l'avocat lyonnais Nicolas Bergasse, célèbre surtout par le procès qu'il soutint contre Beaumarchais, et quel- ques médecins de Lyon, s'étaient occupé de ces questions brûlantes, lorsque, au mois de novembre 1784, Cagliostro vint préparer la fondation de la loge-mère de son rit égyp- tien. Le fameux aventurier ne partit que vers la fin du mois de janvier 1785 pour se rendre à Paris, après avoir fait dans notre ville un assez grand nombre de dupes (2). (A suivre). EMMANUEL VINGTRINIER. (1) La vie de Province au xvm« siècle, Paris, Rouquette, 1 vol. in-8, p. 85. (2) TabJ. chron. — On publia en 1784 : Discours sur le magnétisme, lu dans une assemblée du collège des médecins, le 15 septembre 1784, par M. O. Rian, Dublin (Lyon) in-8. — Aperçu sur le magnétisme ani- mal ou Résultat des observations faites à Lyon sur ce nouvel agent, par J. E. Gilibert, Genève (Lyon), in-8. — Détail des cures opérées à Lyon par le magnétisme animal, selon les principes de M. Mesmer, par M. Orélut, Lyon, Faucheux, in-8. — Rapport de l'un des commissaires (A.-L. de Jussieu) chargé par le roi de l'examen du magnétisme animal, Paris, veuve Hérissant, 1784, in-8.