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AU XVIII£ SIÈCLE 93 d'une famille bourgeoise qui lui donna de l'éducation, il avait, comme son collègue Billaud-Varennes, commencé par faire partie delà congrégation de l'Oratoire. Son nom de famille était Colloi; devenu acteur, il se faisait appeler D'HERBOIS. Avant de venir à Lyon, il avait joué sur plu- sieurs théâtres de province et composé une dizaine de piè- ces médiocres. Leur date et le lieu de leur publication marquent la trace de son passage, à partir de 1772, à Bor- deaux, à Nantes, à Avignon, à Amiens, à Paris et à La Haye (1). Il paraît que dans le cours de ses pérégrinations le futur conventionnel ne fut pas d'une vertu à toute épreuve. « C'était un repris de justice, » dit Mme Roland ; il avait été « condamné, dans le Midi, à un an de prison pour une vilaine action, lorsqu'il courait les tréteaux, et pour la- quelle plusieurs juges avaient opiné aux galères (2). » En 1782, Collot d'Herbois avait trente-deux ans. Il était (1) Collot d'Herbois avait publié successivement : Lucie ou les Parents imprudents, drame, Bordeaux, 1772; Nantes, 1774; Avignon, fj'j'j; La Haye, 1781. Le Paysan magistrat, comédie en 5 actes et eu prose, imitée de Cal- déron, 1777. La y édition, que les biographes ne mentionnent pas, fut publiée à Lyon, chez Castaud, en 1782. Le vrai généreux ou lestons mariages, drame, Paris, 1777- Le bon Angevin ou Y Homme de Cœur, comédie, Amiens, 1777. Le nouveau Noslradamus ou les Fêtes provençales, comédie, Avignon 1777- Le Bénéfice, comédie, Paris, 1778. Les Français à Grenade ou l'Impromptu de la guerre et de l'amour, 1779. L'Amant loup-garou ou Monsieur Rodomont, comédie, Paris, 1780. La Fête Danphine ou h Monument français, Paris. 1781. Après une lacune de neuf années, qui furent celles de son séjour à Lyon, Collot d'Herbois reprit la suite de ses publications par Y Inconnu, ou le Préjugé vaincu (Paris, 1790). — V. Nouvelle biogr. gêner. (2) Mémoires de M me Roland, édition Hachette, p. 224.