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                  DANS L'ÉGLISE SAINT-JEAN                   89

mains de ce suprême curateur provincial qu'en raison des
importants privilèges attachés à la qualité de citoyen
romain, se trouvaient les documents propres à établir si
tel habitant de la province était ou non citoyen romain.
   Viennent après cela, dans l'ordre de l'inscription, deux
fonctions équestres : d'abord la préfecture des ouvriers
exercée à Rome, et par laquelle Vagirius Martianus fut
élevé au rang de chevalier romain ; ensuite le grade de
tribun légionnaire, qui très-souvent venait ainsi à la suite
de la prœfectura fabrum, et, à l'époque dont il s'agit, con-
sistait à rester attaché pendant six mois,, comme aide de
camp, à la personne du légat commandant de la légion.
   Il est à peine nécessaire d'avertir que la légion men-
tionnée ne tenait pas garnison à Lyon. Il n'y avait pas de
légions à Lyon. Toutes les légions étaient massées sur les
frontières. Celle dont il est ici question avait fait, sous
Auguste, les guerres de Pannonie et d'Illyrie où, comman-
dée par Valerius Messalinus, elle avait, en l'an 6 de J . - C ,
accompli un éclatant fait d'armes qui avait valu à son chef
les ornements du triomphe, et à elle-même les surnoms de
Vakria Victrix (Velleius, 2, 112). Transférée ensuite dans
la Germanie Inférieure, elle s'y trouvait à la mort d'Au-
guste, et elle passa de là en Bretagne pour coopérer à la
guerre par laquelle l'empereur Claude fit la conquête de
cette île. Elle y resta, à partir de ce temps, jusqu'à la fin de
son existence, arrivée avant le ve siècle.
   La suite de l'inscription nous fait connaître qu'un frère
de notre personnage, Sextus Vagirius Gratus, voulut
élever de ses propres deniers la statue dont les frais avaient
été mis à la charge du Trésor de la colonie par la décision
du Conseil des décurions.
   Il s'en faut de beaucoup que ce soit la seule statue dont
le souvenir soit venu jusqu'à nous. Les inscriptions gravées