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                         CHRONIQUE LOCALE                              77
gré son sujet scabreux et une petite charrette d'Emigrants alsaciens, tou-
chant poème qui attire et dont on ne peut se détacher.
   Nous avons encore beaucoup aimé : Les Sœurs jardinières, par
M. Payen ; et un très-beau portrait par une jeune fille, M»e Agassis,
devenue depuis quelques jours Mm« Collomb. C'est, pour notre ville, une
artiste de talent de plus.
   La sculpture, en fait d'eeuvre importante, n'a guère que le Chercheur
d'or de M. de Gravillon, artiste fougueux, original, plein de vie, qui a
toujours une pensée à son service, et une pointe d'humour ou de phi-
losophie à l'extrémité de son ciseau.
   On a emprunté les galeries de M. Jacques Bernard pour agrandir les
deux vastes salles du Musée, devenues insuffisantes vis-à-vis le nombre
des tableaux envoyés cette année.
  Mais notre joie de voir une si grande quantité de bonnes toiles n'a pas
été sans mélange et nous avons reconnu que si les mêmes favoris ont
toujours les mêmes avantages du jour et de la cimaise, les mêmes il-
lustrations sont encore, cette année, reléguées ou dans les combles, ou
dans les jours faux.
   Espère-t-on éloigner les peintres qui se tiennent en dehors de la co-
terie, comme on l'a fait jadis pour les Trimolet ou les Duclaux, qui
dans tout l'éclat de leur talent n'exposeraient plus ? Les heureux du
pinceau ont-ils peur d'être éclipsés? Il nous semble que si une carrière
devait être à l'abri des jalousies, c'est celle des beaux arts où le génie
devrait être tout, la cabale rien.

   — Le 9 janvier, une tourmente de neige a intercepté les communi-
cations entre Dijon et Lyon. Tous les trains ont été arrêtés et lelende-
main, les journaux de Paris nous ont annoncé que nous avions eu à
Lyon quinze degrés de froid.

  — Malgré des prodiges d'activité, le théâtre de Bellecour qui devait,
dit-on, être livré au public le i«- janvier, est loin d'être achevé. C'est
un retard de quelques semaines.

   — Dans la nuit du 11 au 12, un incendie considérable a dévoré l'ate-
lier si connu du menuisier-artiste Bernard et une partie de l'imprimerie
Albert, rue de Coudé, 30.
   Plusieurs personnes ont été blessées : un héroïque pompier a suc-
combé à ses blessures ; le conseil municipal a remis immédiatement
500 fr. à la pauvre veuve chargée de famille.