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A SAINT-BONNET-LE-CHATEAU 39 « comme il l'a faict entendre faukement en cette ville, à « Montbrison et alieurs contre mon honneur et réputation, « car je n'y ai jamais pensé. Il lui dict : Monseigneur, il « ne m'a pas frappé, mais il m'a print par le collet. Ce qui « est faulx. Alors il lui dict : Taisez-vous, vous ne valiez « rien ; faites en sorte que je n'entende plus de vos nou- « velles. Embrassez-le,Monsieur le curé : je vous le recom- « mande et tous les aultres. Ce que je fis, et vous recom- « mande de vivre toujours en paix. De ce pas il sourtit de « la ville pour s'en aller à Saint-Maurice. » Nous n'avons pas à l'y suivre. D'ailleurs, là se termine à peu près la relation de notre chroniqueur. Mais, des citations nombreuses que nous en avons faites, deux conclusions ressortent et s'imposent. La première, relative au fait lui-même de la visite pasto- rale, c'est que Mgr de Marquemont remplit vraiment, dans son diocèse, le rôle du Bon Pasteur : ce ministère admira- ble, qui donne d'abord l'exemple de la charité avant d'en prêcher la pratique, cette existence qui se dépense sans compter, cette vie d'ascète réhaussée par les vertus d'un saint témoignent hautement en faveur de l'illustre arche- vêque. La seconde, purement littéraire et archéologique, c'est que des pages comme celles du curé Reymond font regret- ter à la fois la perte de notre vieille langue naïve du temps de saint François de Sales, et la perte, peut être plus irré- parable encore, d'une foule de documents analogues à ce- lui qui fait l'objet de cette étude. Il serait à souhaiter — et c'est la noble campagne de restauration littéraire que poursuivent, à Paris, l'école des Chartes, et, en province, un grand nombre de Sociétés savantes —• il faudrait, disions-nous plus justement encore, qu'il n'existe plus d'une part, ni dans les mairies, ni dans