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                    UNE VISITE PASTORALE                     31

 il s'agissait de voyager dans les montagnes. Pour aller plus
 vite et par des routes plus sûres que jadis, on n'avançait en-
 core qu'à très-petites journées : le mulet avait remplacé, il
 est vrai, le lourd chariot etles bœufs non moins lourds dont
 usaient nos ancêtres; mais combien cela était moins expé-
 ditif et moins simple que l'intéressant rail-way dont nous
 disposons- aujourd'hui !...
    Mgr de Marquemont procédait donc nécessairement avec
une certaine lenteur dans sa tournée pastorale. Il voyageait
d'ailleurs en nombreuse compagnie ; un aumônier, un se-
crétaire, un homme de service cumulant à la fois l'office de
valet de chambre et la charge de cuisinier, deux laquais, un
muletier, six chevaux an moins et deux mulets pour les ba-
gages composaient sa suite.
    C'est dans cet équipage qu'il arriva, vers le soir du sa-
medi en question, aux portes de Saint-Bonnet.
    Le curé du lieu M. Raymond, son vicaire M. Claude
Syvard, six des prêtres sociétaires de l'église, le capitaine
châtelain P. Leroux et son lieutenant P. Boyer, le procu-
reur du Roi J. Bourgin, le conseiller du Roi au pays de
Forez Denys de Vinols et une douzaine d'autres notables
étaient allés à sa rencontre jusqu'à la paroisse de Périgneu
dont il venait de terminer la visite.
   L'enthousiasme avec lequel le bon curé décrit l'entrée
de l'archevêque n'a d'égal que l'enthousiasme même des
habitants. « En son chemin, dit-il, Monseigneur a voulu
« passer à Lurieq, auquel lieu il est descendu pour y faire
« sa visite et le debvoir de sa charge, ce qu'il a faict très
« dignement en notre présence, est desparti aussitost poin-
te venir en ceste ville où il est arrivé sur les six heures du
« soir; est descendu à la porte Faraud; s'est retiré en une
« maison et jardin tout proche appartenant à Jean Suchet
« pour poser la botte et vestir son surpelis et habits ponti-