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                           AU XVIIIe SIÈCLE                             29
les revenus de la ville sont réduits à deux millions trois cent trente-huit
mille livres, compris les trente mille contestés par la directrice (1) ? »

   Ces raisons étaient excellentes-. Mais la direction s'en-
dettait. En 1779, on jugea à propos d'adjoindre à Mme Lo-
breau deux associés, Hus et Gaillard, qui cherchèrent à
accroître les recettes par tous les moyens possibles. Ils fi-
rent venir Préville, qui donna quelques représentations aux
mois de novembre et décembre 1780; ils donnèrent des
ballets-pantomimes, tels que les Quatre fils Aymon, d'Ar-
nould, les Amours d'Enee et de Didon, de Noverre, et la
Belle ait bois dormant. Ces exhibitions « étaient très-plates
et les décorations, annoncées avec emphase, étaient trou-
vées des plus mesquines par les véritables connaisseurs. »
   Enfin, Hus et Gaillard exploitèrent la vogue de la co-
médie de société et prêtèrent leurs sujets à tous les salons
qui payaient largement, si bien qu'un règlement du duc
deVilleroy, eu date du 31 mars 1780, finit parleur inter-
dire de donner des représentations dans les maisons parti-
culières, cet usage étant préjudiciable au succès des specta-
cles publics et détournant les acteurs du théâtre (2).
       {A suivre).

                                   EMMANUEL       VINGTRINIER.




   (1) Clerjon et Morin, loc. cit. — La ville avait créé en 1757 une
place d'inspecteur de la salle des spectacles. Cette place fut supprimée
en 1777, et le sieur Morand, qui recevait une pension de mille livres,
comme titulaire, reçut 5,000 livres à titre d'indemnité. (Arch. delà
ville, mss.)
   (2) Petit, chron. âéc. 1780, juin et juillet 1781. — Répert. lyonnais.
— Arch. mss.