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LES PEINTURES DE SAINT-BONNET-LE-CHATEAU 3 Peu de petites villes ont conservé, à un même degré, les caractères du moyen-âge. Les maisons, étagées en am- phithéâtre, forment des rues sombres et tortueuses le long de la montagne, couronnée par l'église du xve siècle, et, pour la plupart, ces maisons appartiennent à cette époque ; quelques-unes de la Renaissance mériteraient les honneurs de la gravure. Du haut de l'esplanade qui entoure le chevet de l'église, l'œil embrasse un panorama immense, borné au loin, par les montagnes du Forez, de l'Auvergne et du Lyonnais. Lorsque, par les fraîches matinées d'automne, la brume s'étend sur la campagne environnante, l'éminence sur laquelle s'élève la ville de Saint-Bonnet émerge seule de cet océan de vapeurs et offre alors une certaine analogie avec le mont Saint-Michel en mer. Mais une autre curiosité attend les touristes et surtout les amis de l'art et des souvenirs du passé. Nous voulons parler, non du charnier si souvent mentionné, mais de la chapelle basse, située sous le chœur de l'église, et dont les parois sont entièrement recouvertes de peintures murales contemporaines de la reconstruction de l'édifice, c'est-à - dire des premières années du xve siècle. Ces ystoires, comme les appelaient nos pères, à peine connues des archéologues et de quelques curieux, étaient restées dans un état de dégradation déplorable. La chapelle, depuis longtemps délaissée, servait bien de salle de caté- chisme, mais sans qu'on ait jamais eu grand souci des merveilles qu'elle renfermait. Rendons cependant pleine justice au zèle éclairé de monsieur le Curé actuel de Saint-Bonnet et de monsieur Bouchetal-Laroche, maire de la commune ; deux érudits qui, s'étant déjà constitué les gardiens du monument, ont à cœur maintenant de le préserver de nouvelle détérioration, et même de se dévouer à sa restauration.