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LE MAJOR GÉNÉRAL MARTIN. 429 à représenter le major général Martin. Aux termes du même arrêté, l'institution de la Martinière devait s'éle- ver sur la place Saint-Saturnin, « pour exécuter complè- tement, dit le premier consul, la dernière volonté du testateur et afin que sa mémoire soit honorée aux mê- mes lieux où l'on bénit son enfance. » Le premier consul rendait ainsi un public hommage aux vues philanthropiques de cet homme de bien. Il avait compris que les actes de libéralité de Martin ne*pouvaient pas être envisagés comme ceux d'un donateur vulgaire que l'orgueil pousse à laisser de grosses sommes d'argent au pays qui l'a vu naître, mais bien comme l'oeuvre réflé- chie d'un esprit généreux dont les conceptions libérales sont un élément de moralisation autant que de bien-être pour les populations appelées à jouir du bienfait. A ce titre, comme les législateurs, les guerriers, les écrivains, les artistes, comme tous les hommes de génie qui ont eu sur les destinées de leur pays la plus utile des influences, il a droit à la part la plus large et la plus lé- gitime dans notre sympathie, dans notre admiration même, celui qui, sûr de la loyauté de sa vie, prit soin d'écrire lui-même dans son testament l'épitaphe de son tombeau : ICI REPOSE LE MAJOR GENERAL CLAUDE MARTIN, VENU AUX INDES SIMPLE SOLDAT. Octave SACHOT.