Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                    SUR LE CANTON DE MORNANT.                       357

   sans doute le motif qui détermina Antoine de Bron, fils
   de René, à acquérir la baronnie de Riverie, en échange
   de la terre de la Bâtie.
     Pendant les troubles de la Ligue, encore bien qu'An-
  toine de Bron figure au nombre des gentilshommes de la
  province attachés à la cause royaliste, il nous paraît avoir
  plutôt appartenu au tiers parti des politiques, timide et
  réservé, tant que le succès de la royauté fut douteux, et
  qui ne se prononça ouvertement en sa faveur, que le jour
  où son triomphe"parut assuré. Le seigneur de la Liègue
  conserva en effet des rapports avec les deux partis extrê-
  mes et réussit, à force d'habileté, à ne s'engager sans
  retour vis-à-vis d'aucun d'eux.
     Telle est la seule interprétation possible de plusieurs
  documents contradictoires qui le concernent.
     Ainsi nous le voyons, le 6 septembre 1589, représenter
 à Tournon le duc de Nemours, gouverneur du Lyonnais,
 Forez et Beaujolais et chef de la Ligue lyonnaise, pour
 la signature des articles d'une trêve accordée entre ce
 dernier et le duc de Montmorency, gouverneur du Lan-
 guedoc, et dans lesquels il était déclaré que le comte de
 la Liègue traitait et procédait de l'autorité et commis-
sion de Monseigneur le duc de Nemours et en son
 absence, du marquis de Saint-Sorlin (1).
    Le 11 mars de l'année suivante, Chevrières écrivait, de
Saint-Chamond. au Consulat qu'il s'efforçait de mettre la
division parmi les royalistes et de gagner à la Ligue les
personnages les plus considérés de ce parti, entre autres
le seigneur delà Liègue, qui se trouvait alors auprès de
lui à Saint-Chamond et qui l'avait instruit d'une partie de
l'expédition tentée alors par les partisans du roi (2).

  (1) Péiïcaud. Noies et documents, année 1589.
  (2) Archives de la ville de Lyon, AA. 37, f° 225.— Les d'Urfé, p. 273