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UN MARIAGE SOLS LES T1VJPIQUES. 343 où ce jeune enfant puisera la sève de la vie soit pure... et elle ne l'est pas ! Venez ici et lisez ce papier, vous ré- pondrez ensuite Dominée par l'accent de son beau-père, Herminia s'était arrêtée. Elle revint sur ses pas, prit la feuille et lut. M. de Czernyi avait fixé un regard ardent sur la jeune femme. Dans cette scène dont il croyait connaître seul le dénoûment, il avait réservé cette preuve flagrante d'in- dignité comme un argument qui devait écraser son orgueil. Sa surprise fut donc extrême lorsque Herminia, dont le visage n'avait pas changé de couleur, lui dit avec un sou- rire ironique : — Voici bien une copie ; pourquoi ne communiqueriez- vous pas l'original aux journaux pour divertir un peu leur politique ? Et elle sortit en riant aux éclats, laissant le comte atterré ! Si pareille scène se fût passée enEurope, la jeune femme fût tombée à genoux, éperdue de confusion; sa mère, peut-être, l'eût châtiée d'une malédiction. lien fut tout autrement. Herminia rentra le front haut dans l'appartement où Rodolphe attendait l'issue de l'en- tretien avec une inexprimable angoisse. Elle tendit le papier à M. Fleming avec un dédain superbe et, d'un ton insultant, elle demanda h Rodolphe de quel droit il avait osé pénétrer umsecret qui ne lui était pas confié. — Montrez donc ce papier à un de vos amis, disait-elle d'un air méprisant. Tenez, voici le docteur Santiago : fai- tes-lui voir ce qu'est votre femme et pourquoi vous vou- lez lui ôter son enfant. Rodolphe n'avait qu'un parti à prendre, saisir son fils et s'enfuir avec lui, n'importe où; Wilhelmine priait, pros- ternée aux pieds du crucifix ; le comte était gisant avec