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BIBLIOGRAPHIE. 265 PERSE, par le docteur GÉRARD. La déplorable situation morale qui nous a été faite par la guerre étrangère et les désordres révolutionnaires, amis naturellement des entraves au culte des lettres, et les ou- vrages publiés peu avant nos désastres ont dû nécessaire- ment rester dans l'obscurité, suite inévitable de nos tristes préoccupations. C'est dans ces circonstances que M. le docteur Gérard, membre de la Société d'éducation de Lyon, a publié un très-remarquable volume, intitulé : Satires de Perse, traduites envers français, précédées d'une • étude sur la vie de ce poète, sur son époque et sur le stoïcisme. (255 p. in-4°) Je viens aujourd'hui, en payant un tribut d'hommages à l'érudition de notre compatriote, me dis- traire des soucis politiques, et relever mon esprit au sein des hautes régions de l'intelligence. La ville de Paris, cette capitale du désordre, de la démoralisation et de l'or- gueil, ne se doute pas que la province possède des hom- mes érudits qui s'occupent d'études philosophiques sur les temps antiques, et préfèrent ce genre de travail à celui des romans réalistes, par lesquels on dirait que la susdite ville tâche d'abrutir les populations. La première partie de l'œuvre de M.. Gérard est consa- crée à l'histoire de la vie et de l'époque de Perse. L'auteur fait ressortir la puissance morale du poète, en nous appre- nant que « le petit livre de Perse fut chaleureusement " accueilli par ses contemporains, accepté comme un des « leurs par les premiers Pères de l'Eglise, et cité comme « autorité compétente jusque dans les controverses reli- « gieuses du moyen âge. » Aulus Persius Flaccus naquit à Volaterres, ville d'Etru-