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litS MAKIAGK KOUS LES TH01'1(}UKS. 18'.* dans la maison conjugale, elle fut frappée de la différence de ton, de manières entre sa nouvelle famille et celle qu'elle venait de quitter. Le respect de Rodolphe pour ses parents lui parut une gêne insupportable; elle se sentit comme écrasée par une supériorité morale d'autant plus difficile à accepter pour elle, qu'elle s'imposait naturelle- ment, en dehors de la volonté de ceux qui l'exerçaient, par le seul fait d'une civilisation plus avancée. Elle com- prit que la domination était impossible , et son orgueil se révolta. Aussi, toujours en garde, soupçonnant un piège dans chaque caresse, se hérissant à la moindre observa- tion, se retournait-elle dans sa pensée comme une pan- thère captive entre ses barreaux, regrettant son désert et la liberté de ses bonds. Son instinct fit plus, il lui révéla que l'obstacle vérita- ble qui protégeait Rodolphe contre l'esclavage auquel elle eût voulu le réduire n'était point en Rodolphe lui-même, et elle ne se trompa point sur l'amour qui l'enveloppait dans ses ailes tutélaires : elle voua dès lors à sa belle- mère une haine irréconciliable. Un mois se passa dans ces tentatives de la part de Wilhelmine et cette résistance cachée d'Herminia. Une communication importante arriva au comte de Czernyi qui déclara que sa présence était nécessaire à Salta. Her- minia n'avait jamais quitté Chirimayo ; les habitants de cette petite ville ne parlaient qu'avec admiration de la so- ciété, des monuments, de la civilisation de Salta : il fut convenu que les jeunes mariés seraient du voyage. F. CLAVAIROZ. (il continuer).