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KM) UNE VISITE AU THÛ.ATRE R0.MAUV Athanaco cocalur ; idcoque et ipsi martyres ii quibusdam vocantur Athanacenses. Ce passage démontre que le martyre des chrétiens eut lieu dans le quartier d'Aiuay, dont la situation précise a fait surgir des opinions bien diverses, mais cependant qui sa trouvait incontestable- ment entre le Rhône et la Saône. Il n'est pas à présumer que, lors de la deuxième grande persécution , sous le règne de Septime-Sévère, les chré- tiens aient été martyrisés dans les théâtres ou les amphi- théâtres. En effet, il y eut à cette époque un massacre général, et l'on porte le nombre des victimes à 19.000. La tradition prétend, il est vrai, que cette terrible exécu- tion eut lieu dans le quartier actuel de Saint-Just, et l'an- cien petit monument que l'on appelait la croix Décolle se- rait, d'après une antique légende, un souvenir de ce mas- sacre. Le nom de cette croix proviendrait de crux décolla- torum (la croix des décollés) ; mais le P. Menestrier dit que c'est une erreur ert que l'éiymologie provient de crux cullis ou de colle. Quoi qu'il en soit, Nivon dans son Voyage du saint Calvaire (1731, 2 e partie, p. -28), adopte la première opinion, et nous apprend que la croix Décolle consistait, de son temps, en une grande croix de pierre, placée en face du couvent des Ursuliues, qui nous présente encore un souvenir à l'entrée de la rue des Farges, au n° , et dont l'intérieur de cour a conservé un cachet assez pittoresque. Sur le plan de Froment, du xvin" siècle, la croix et le couvent des Ursuliues sont figurés à la place sus-indiquée. Dans celui du xvi e , dont le P. Menestrier a donné une ré- duction, la croix désignée sous le nom de croix de coule, est au même endroit que dans le plan précité. Je serais assez disposé à me rallier à l'étymologie de crux décolla- torum; mais toutes ces questions risquent d'ouvrir la porte à des discussions interminables.