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120                  ÉTUDE HISTORIQUE

sillon et s'engagea dans l'acte de fondation,pour lui et ses
successeurs, à n'accepter aucun autre patronage que celui
d'Artaud et de ses descendants. Le même jour, il prit
possession du lieu destiné à la construction du couvent,
ainsi que des autres droits, revenus et subventions accor-
dés par la fondatrice, pendant que les Pères Chartreux,
réunis pour les comices généraux, manifestaient haute-
ment leur reconnaissance envers la pieuse châtelaine,
qu'ils recommandèrent aux prières de l'ordre entier.
   Les travaux de construction commencèrent la même
année et, par une précaution fort utile à cette époque, le
nouveau monastère fut entouré, comme un château fort,
de hautes murailles et de tours crénelées. Dans l'acte de
fondation, Béatrix s'était réservé le droit d'habiter, à son
gré, dans la Chartreuse de Sainte-Croix. C'est là, dans
un bâtiment aujourd'hui détruit, qui était situé sur l'em-
placement du clocher actuel, qu'elle semble avoir passé
le reste de sa vie, et l'on montre encore aux visiteurs
une ouverture pratiquée dans le mur de l'ancienne église,
qui permettait à Béatrix d'entendre la messe de son
appartement. C'est là aussi qu'elle mourut le 15 des ca-
lendes de juin, c'est-à-dire le 18 mai 1307. Sa mort fut un
deuil pour les Pères Chartreux ; chaque monastère de
l'ordre en reçut avis et fut tenu de célébrer trente messes
pour le repos de l'àme de la fondatrice de la maison de
Sainte-Croix.
    Béatrix fut inhumée dans le chœur de l'église du mo-
nastère, à gauche du maître-autel. Ce chœur fut trans-
formé en sacristie, dans le courant du siècle dernier ;
mais, en 1841, les ossements de la dame de Roussillon
ont été transportés au pied du maître-autel de l'église
actuelle, avec ceux d'une autre Béatrix, épouse de son
petit-fils, Aymar de Roussillon, seigneur de Riverie, qui