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11C POKSIE. « Muse des jeunes ans ! te voilà revenue ; « A ces mâles accents mon cœur t'a reconnue, « J'ai revu Godefroy, vaillant et généreux ; « Tancrède, non moins grand et son émule heureux, « Et Renaud, énervé dans les jardins d'Armide... — « Oui, je suis bien Le Tasse.,, et mon esprit lucide « A retrouvé la vie... — A toi, noble étranger, « Jo dois ce beau moment. — Merci, doux messager ! Expilly, de bonheur exultait en son âme ; Il avait rallumé celte brillante flamme Qui, dès ses jeunes ans, brillait en Toquarto. Et l'avait consumé comme un san-béoito. t e jeune voyageur, le Dauphinois-poète, Laissa le prisonnier moins sombre et presque en fête; Quant à lui, donnant cours aux désirs studieux Qui l'avaient ramené sous ce ciel radieux, Explorant les beautés de l'antique Ausonie, Il goûtait en lui-même une joie infinie, Puis, son cœur se tourna vers les vais dauphinois, Vers ce pays toujours aimé, — comme autrefois. D'Esté dut mettre enfin un terme à sa vengeance, Pressé de toutes parts, il joua l'indulgence, Et rendit le poète à cette liberté Dont le priva sept ans sa dure autorité. Tasse revitle ciel de sa belle Italie; Mais il la parcourut plein de mélancolie, Et finit par s'asseoir au foyer des Césars, Fatigué de la vie et des tristes hasards, Et quand Rome, pour lui, préparait une fête, Le Maître rappela son âme de poète... UNE DAUPHINOISE.