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94 BIBUOGKAPHIK. notre esprit goûte une sérénité et un bien-être indéfinis- sables, notre âme y trouve une quiétude indescriptible, et nos pensées, moins terrestres, semblent emprunter je no sais quoi d'éthéré à l'atmosphère des régions élevées dans lesquelles nous nous trouvons. » D'autres charmes et d'autres plaisirs, inconnus au vul- gaire, y attendent le naturaliste ; une foule d'objets nou- veaux ou du moins étrangers à *nos piaines, plantes et insectes, viennent s'offrir à sa vue. Je passe sur l'énumé- ration de ces richesses, intéressantes seulement pour le naturaliste, mais j'aimerais à vérifier sur les lieux cette assertion de l'auteur : « Qu'il n'existe peut-être aucun point du Lyonnais, si riche en beaux points de vue, qui puisse offrir un coup d'oeil aussi varié, aussi étendu et aussi beau que celui dont on jouit du crêt de la Perdrix. « Du côté du nord, on domine la majeure partie du bassin du Gier, où la vue se prolonge jusque sur les cimes les plus élevées de la chaîne interposée entre la Saône et la Loire; à l'ouest, le regard peut se promener sur la ligne ondulée dont les arêtes forment les limites de l'ancien Forez et de l'Auvergne. Au sud, on voit le Mézenc élever son front chenu au dessus des hauteurs inégales qui l'entourent; à l'est on peut suivre une partie du cours du Rhône, serpentant comme un ruban d'azur dans le fond du vaste bassin auquel il prête son nom, et, pour terminer le tableau, les Alpes , barrières naturelles de la France, montrant dans le lointain leurs pics crénelés par le temps et leurs têtes plus ou moins altières, blan- chies et couronnées par des neiges congelées ou cachées dans les nuag-es. Voir, du sommet élevé de Pilât, se lever le soleil émer- geant à l'Orient, dessiner les cimes sourcilleuses de la chaîne alpestre du Mont-Blanc, est un spectacle que les