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92                       BIBLIOGRAPHIE.

 dix millons de notre monnaie — grouille à cette heure ou-
 blié dans ses écluses solitaires, pleines d'une eau noire et
 bourbeuse.
    De digression en digression, nous arrivons h Château-
 nenf, puis à Bive-de-Gier, dont l'auteur, en homme qui
 ne veut rien laisser perdre, nous trace toute une histoire,
 au courant de la plume. Nous voici à Saint-Chamond,
jadis rivale des fabriques de rubans zuricoises, avant
 que la ville de Saint-Ktienne, sa voisine, en ait en grande
partie accaparé l'industrie. Plus loin l'historique d'une
foule de villes grandes et petites, prises, reprises, sacca-
gées, rasées, par les divers partis qui tous, à d'envi, ont
 couvert de ruines ci: englouti dans des torrents de sang
les quelques châteaux forts dont se sont successivement
disputé la possession les des Adrets et les Bismark de cette
 époque de dissensions intestines, où la religion servait de
prétexte aux plus épouvantables excès. Avec les peintres,
comme avec les naturalistes, eux aussi artistes dans leur
genre, il ne faut pas s'attendre à marcher droit au but.
Ces messieurs, soit qu'ils manient la plume ou le pin-
ceau, ont horreur de la ligne droite. Les savants, fantai-
sistes poètes à.leur heure, aiment par dessus tout à battre
la campag-ne, mais ils sont si naïfs et si franchement
aimables, ces grands enfants, quand ils ont l'esprit tou-
jours jeune de M. Mulsant, qu'on est souvent tenté de
retourner à leur adresse ce compliment de notre auteur à
sa vieille amie :

            Au lieu de compter lus instants,
            On laisse en paix couler le temps
            Quand on est avec ceux qu'on aime.
            Pour vous dont l'amabilité
            Malgré l'âge reste la même,
            Dont l'esprit et l'aménité
            Soiil toujoursd'ime grâce extrême ;