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76 UN MAB1AGK SOUS LES TROPIQUES. I..K MAlllACHï. Le jour suivant M. de Ozernyi se rendit chez M. Fié - ming et lui demanda sa fille pour Rodolphe. Le généi'al fut surpris d'abord mais ne tarda point à manifester hau- tement son contentement. —-Enfin, s'écria-t-il, j'aurai un compagnon pour mes travaux agricoles ! Jusqu'ici je me suis agité sans but, car j'avais de quoi vivre et nos relations avec Mmc Fleming sont assez froides pour ne m'inspirer aucun désir d'aug- menter mou avoir. Je pourrais être dix fois milionnaire si j'avais eu l'ambition du spéculateur. Je me suis borné à în'assurer les terrains qui doivent un jour prendre de la valeur par leur position, sans songera leur revenu actuel. Ma pension de retraite est le plus clair des rentes qui me font vivre. — Cependant, général, je suis obligé de vous dire qu'il me semble nécessaire au début de garantir l'indépendance matérielle des jeunes époux. Rodolphe aura de la fortune un jour, mais il n'a pu, à vingt deux-ans, acquérir de quoi entretenir une femme et des enfants. Tant que le jeune ménage habitera ma maison toute prévision est su- perflue, mais le jour viendra où je quitterai l'Amérique, et je connais trop la fierté de Rodolphe pour vouloir le laisser sans un sort assuré Ainsi donc je suis net. Je ne demande rien pour mon fils ; que le contrat ne contienne que des avantages qui soient personnels à Dona Herminia, mais que ces libéralités puissent suffire à un état modeste tel qu'il convient à deux jeunes gens. Mon devoir est de réclamer ces mesures de prudence, car l'Europe est à qua- tre mille lieues c! la voix de mon fils parviendrait difficile-