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rtruDK su:; LE PATOIS (TONNAIS. 55 Mais , outre qu'on ne saurait raisonnablement pré- tendre que cela suffise à constituer l'individualité d'une langue, on est forcé de convenir que cet avantage est ra- cheté par une prononciation généralement dure, traî- nante, et une accentuation bruyante, pénible à quiconque n'en a pas contracté l'habitude; ce qui suffirait, à notre avis, pour lui constituer une véritable infériorité, si on la compare à l'élégance du latin, à la diction musicale de l'i- talien, et à la précision mathématique du français. Je pro- teste, du reste, de ma formelle intention de ne vouloir éle- ver la moindre querelle à cet égard; je connais trop le genus irritabile des peuples en général, et des poètes en particulier, pour vouloir me faire ici gratuitement le cham- pion pour ou contre de telle ou telle nationalité : j'exprime seulement mon impression personnelle, sous toute réserve et considération pour l'opinion contraire. Cela dit, je re- prends mon sujet au point où je l'ai laissé, et je reviens à mon analyse grammaticale, réservant pour plus tard à m'oceuper du génie poétique de la langue. Les exemples que je vais citer ne sont à autre fin. Pas ne sera besoin d'être maître profès ès-science linguistique pour voir que si, d'une part, notre roman lyonnais accentue son origine italienne, le languedocien, l u i , révèle plus de consangui- nité avec l'espagnol. GASCON. Gantas, damos, cantas, doumaizellos tant bounos, Se sabiès qu'on bous aïmo et que sias panadounos, Quand, d'uno blanco man que s'amago del cel, Dounas en sourigan et la larma dins l'el, A la fillo miex nudo, à sa maire que crento De la trouba, lou ser, bestido (1) et trop countento... Oh! bous prêgui (2J, cantas ! car dins bostros cansous Lou paouré dis que trobo un baoumé à 'sas douions. (1) 7r