page suivante »
6 POÉSIE. Janvier me remet en mémoire. Ce qu'un jour comme celui-ci, A propos d'une vieille histoire, J'ai broché sans trop de souci. Tel qu'il est, voici mon grimoire : CHARLES-NEUF, LE BON ROI. Moi, si j'avais été Charles-Neuf, le bon roi, J'aurais laissé naître l'Année Au temps où des Zéphyrs revient la douce loi ; Lorsque s'attiédit la journée. Alors q u e , par les soins du Dieu puissant et bon, De biens la terre est couronnée ; Quand le cep, — reverdi, — du coteau ceint le front, Et nous promet large vinée. Avec ce qui renaît, renaîlrait l'An nouveau ; Avec les fleurs de la vallée ; Avec les nids charmants que sait tisser l'oiseau, Et dont il jonche la feuilléc. Avec le rossignol et sa belle chanson ; Avec l'agneau dans la prairie ; Avec les beaux soleils, préparant la moisson, Et couvrant tout de broderie. Mais point ! - De cela rien ! Charles-Neuf, le bon roi ! En sa très-auguste sagesse, A trouvé lui, — t o u t seul ! — cette sublime loi Qui foule aux pieds tant de liesse. Il a, — de la Princesse, — au nez du froid Janvier, Accroché la bercelonnette, L'emmaillotant de neige, — appelant du glacier La Bise pour sa chansonnette Aussi les visiteurs arrivent tout transits Près du berceau de la fillette,