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 276                      DUC DE NEMOURS;

 Pierre de Bourbon prenait possession en personne du Beau-
 jolais et en faisait dresser procès-verbal (1).
     Non-seulement Louis XI n'avait tenu aucun compte des
 promesses faites par son gendre à Jacques d'Armagnac, mais
 il le força a présider la commission extraordinaire qu'il avait
 choisie pour instruire son procès.
     Le 31 janvier 14-78 (n. s.), le malheureux prince, qui
 avait passe' près de deux ans dans sa cage de fer et à qui la
 torture n'avait pu arracher aucun aveu, adressa à Louis XI
 une lettre suppliante :
     « Mon très redouté et souverain seigneur, lui disait-il,
 tant et si humblement que je puis, je me recommande à vo-
 tre grâce et miséricorde. J'ai tant méfait envers vous et en-
 vers Dieu, que je vois bien que je suis perdu si votre grâce
 et miséricorde ne s'étend sur moi, laquelle tant et si hum-
 blement et en grande amertume et contrition de coeur, je
 vous requiers et supplie me libéralement donner, en l'hon-
• neur de la benoîte passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ,
 des mérites de la benoîte Vierge Marie, et des grandes grâ-
 ces qu'elle vous a fait.
     « Si ce seul prix a racheté tout le monde, je vous le pré-
 sente pour la délivrance de moi, pauvre pécheur, et pour
 mon entière absolution et grâce.
    « Sire, parles grandes grâces qui vous sont faites, faites-moi
 grâce et à mes pauvres enfants. Ne souffrez pas que, pour
mes péchés, je meure en honte et confusion, et qu'ils vivent
 en déshonneur, allant" quérir leur pain. Si vous avez eu
amour pour ma femme, votre cousine, qu'il vous plaise avoir
 pitié de son pauvre malheureux mari et de ses orphelins,
Sire, ne souffrez pas qu'autre que votre miséricorde, cle'-
mence et pitié, soient juges de ma cause, ni qu'autres que
vous en aient connaissance.
  (1) Archives de l'Empire, P. 1366. c. Ã475.