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ANCIENS CAMPS. 243 autant du moins que j'ai pu le constater, sont placées dans les conditions topographiques suivantes: un point culminant , ayant vue au loin, le plus ordinairement un plateau en forme de quadrilatère irrégulier, défendu d'un côté par un retran- chement en terre, et de tous les autres côtés isolé par des ravins profonds ou des escarpements naturels. J'ai remarqué, en outre, que toutes ces positions sont placées de manière à être aperçues les unes des autres, et à pouvoir , au besoin, communiquer entre elles au moyen de signaux. Un de ces Châtelards est situé sur une montagne près du village de Renaison; un autre au dessus de Ferreux, au sommet de la longue dune de terre glaise qui, en cet endroit, domine et resserre la rive droite de la Loire. On a trouvé , dans le voisinage, de nombreux débris de tuiles et de poteries ro- maines (1). Les cartes cadastrales nous indiquent sur la commune de Crémeaux deux localités , appelées le petit Châtelard et le grand Châtelard. Le premier, situé au milieu du bois Duivon, occupe le point culminant de la chaîne de montagnes qui sépare la plaine du Forez de celle de Roanne ; ce n'a pu être qu'un poste d'observation. Le second, placé un peu plus bas, laisse voir les vestiges encore presque intacts d'un fossé de ceinture creusé dans le roc vif. Cet emplacement est tout jonché de fragments de tuiles à rebords. A peu de distance on a découvert, il y a environ trente ans, une singulière sépul- ture gauloise ou romaine. Sous un tertre en gazon, à côté d'un squelette de fort grande taille , on a trouvé , dit-on , une longue ôpée en fer, rongée par le feu et recourbée en forme de Z, sans doute par suite de quelque ancien usage funéraire. D'après les renseignements qui m'ont été donnés, ce curieux (1) Ces particularités m'ont été signalées par M. Alain Maret, infatigable archéologue, bien connu des lecteurs de la Revue du Lyonuais, grâce à ses remarquables dissertations sur Cularo, Mediolanum, etc.