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LA SUAVIOLA. 471 Une douce surprise l'attendait, du reste, dans sa demeure, car la première personne qu'il rencontra, en y rentrant, fut son vieux maître, le bon abbé Bertrand. Le chapelain était arrivé la v ille, avec l'intention de se fixer définitivement dans le voisinage des Alpes, et avait loué, pour réaliser ce dessein, déjà ancien, une petite maison champêtre de l'autre côlô de ia frontière, dans un des sites les plus riants de* campagnes piémontaises. Etienne lui fit tout de suite confidence des circonstances qui avaient signalé son séjour dans les montagnes, et lui annonça qu'il ne croyait plus pouvoir conserver ses fonc- tions, après les incidents étranges au milieu desquels il venait de se trouver. — J'ai surpris, dil-iî, le secret de l'association des con- trebandiers, et si je ne renonçais pas à ma position officielle, je devrais le révéler. Mais les hommes que je dénoncerais ainsi ont vécu pendant longtemps dans une étroite solidarité d'intérêt avec le père de Stella, et, à ce titre, je leur dois le silence. Afin donc de mettre mes devoirs d'accord avec mes sentiments, je vais, comme je l'ai déjà fait une fois, aban- donner la carrière qui m'était ouverte. Celte détermination reçut l'entière approbation de l'abbé, qui eut bientôt la joie die pouvoir emmener avec lui, dans sa nouvelle habitation, son ancien élève. Mais avant de partir, Etienne écrivit à Stella pour lui annoncer le changement survenu dans sa position. Il faut ajouter ici, pour ne plus avoir à revenir sur ce - détail, que très-peu de temps après la démission du jeune lieutenant, le poste dont le commandement lui avait été confié, et qui n'avait qu'une exisience provisoire, fui défini- tivement supprimé, par suite de la dispersion des contreban- diers qui avaient précédemment infeslé la contrée. Stella n'avait été que légèrement blessée. Le Balafré^*