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1A SUAVIOLA. 469 porte qu'il gardait. Puis, se traînant, malgré sa blessure, jusqu'à Stella qui, cachée dans le manteau dont elle était enveloppée, restait immobile et silencieuse, il la regarda un instant, croyant avoir à sa portée le jeune chef des douaniers. Ensuite, tirant rapidement de sa ceinture un stylet, il en frappa la jeune fille. Elle reçut le coup sans pousser un cri. Ce silence étonna le féroce contrebandier, mais il ne l'apaisa point ; car, levant aussitôt la main, il allait la frapper encore, lorsque Bene- detli, suivi des autres factionnaires qui gardaient la porte, se précipita sur lui, retint son bras, et sa rage s'exhala dans un jurement. En cet instant, la lampe qui brûlait, suspendue au pla- fond, s'éteignit. Les acteurs de celle scène se trouvèrent plongés dans les lénèbres. Ce fut alors parmi eux un moment d'inexprirmble confusion Le Balafré, toujours retenu par Benedetli, se débattait dans les bras qui fétreignaient. Les autres con- trebandiers, craignant que le prisonnier ne profitât de l'obs- curité pour s'évader, restèrent un certain temps sans rouvrir la porle, qu'ils avaient eu soin de refermer sur eux en entrant. — Lâche moi, dit enfin le Balafré à Benedetli, et je le promets d'altendre, sans faire un mouvement, que nous ayons de la lumière ! Benedetli le laissa libre, et se décida à aller chercher lui- même la lanterne qui brûlait au dehors. Mais à peine ful-il rentré que les contrebandiers pous- sèrent une exclamation d'étonnemenl : le prisonnier avait disparu, et le déplacement d'un des panneaux de la boiserie leur laissa voir l'ouverture par laquelle 11 venait de s'évader. Ils se mirent aussitôt à sa poursuite, fouillant avec une infatigable ardeur les alentours de l'habitation. Ce fut vaine-