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LA SUAV10LA. 461 aussitôt, tous les assistants vidèrent la salle basse où ils étaient réunis et se répandirent dans le fruitier. Etienne n'avait eu que le temps de se glisser derrière un pilier, et il vit passer les contrebandiers n côté de lai, sans être aperçu. Mais les chiens se rapprochaient d'instant en instan1, et leurs aboiements devenaient de plus en plus menaçants. Bientôt ils pénétrèrent dans le fruitier el s'élancèrent avec fureur sous les voûtes de la galerie. — Il y a là quelqu'un de caché, dit Ravina. Et deux hommes qui se trouvaient munis de lanternes, suivant précipitamment les chiens, arrivèrent en face d'E- tienne ou moment où il allait être mis en lambeaux. — Tout beau ! crièrent aux chiens les porteurs de lan- ternes, ne le mangez pasencore et laissez-nous voir qui il est... Les chiens s'arrêtèrent subitement et ne firent plus enten- dre qu'un sourd grogaement. — Mais je ne me trompe pas, ajouta aussitôt un des hommes qui avaient suivi les chiens, ce gaillard—là est un douanier en uniforme! — - C'est le lieutenant du poste le plus voisin !... je le re- connais, dit l'autre homme. Et tous deux se mirent à appeler à grands éclats de voix les contrebandiers répandus dans le jardin. — Ohé! ohé! s'écrièrent-ils, venez voir ! .venez voir!... En un instant, Etienne se trouva entouré d'un groupe d'in dividus dont la haineuse colère éclatait en énergiques excla- mations. — C'est un espion, dit le Balafré, et je demande qu'il soit fusillé sur l'heure. — Non, dit Ravina, il faut qu'il rachète sa vie en consen- tant à devenir secrètement notre associé et à favoriser nos ex- péditions !