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436                      LA SUAYIOLA.

vieux serviteur, —et vous avez tout dit d'un mot: car Stella,
la plus parfaite des créatures, ne peut aimer que co qui est
digne d'être aimé, ne peut respecter que ce qui est digne de
respect, et elle aime et respecte son père jusqu'à l'adoration.
   Cet élan d'enthousiasme acheva de concilier au vieillard
 les vives sympa'hies d'Etienne. Il s'a.ssil affectueusement
près de lui et se mil à le questionner avec plus de sangfroid
et plus de suite.

                             XI

   — Apprenez-moi votre nom ; car on aime à savoir le nom
d'un ami, dit Etienne au vieillard.
   — Je m'appelle Marco.
   — Maintenant, continua Etienne, veuillez compléter vos
confidences. Pourquoi Stella, ne pouvant plus se rendre à la
roche de la Madone, ne vous a-t-e!lè pas envoyé pour m'a-
verlir des circonstances qui l'ont retenue auprès de son frère
d'abord, et auprès de son père ensuite?
   — C'est que j'étais absent et que je ne suis revenu qu'hier,
tout juste assez a temps pour prendre part à l'expédition de
cette nuit.
   — Et alors, ce n'est point par oubli qu'elle m'a laissé tout
ignorer?       /
   — Oh ! Stella n'est pas oublieuse !...
   — Eh bien 1 Marco, il faut que je la voie, il le faut d'au-
tant plus qu'elle a perdu son frère, qu'elle va perdre son
père, et que je sens le besoin de partager son donble
deuil !
   Mais en allant vers elle,-connu comme vous l'êtes des
hommes qui fréquentent les alentours de sa demeure, vous
risquez de marcher à votre perle.
   — Qu'importe!... Celle considération doit-elle m'arrêler,