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LA SUÀVIOLA. 4bb blesextrémilés! .. Il lui était impossible, après la somptueuse existence dont il avait joui, de se résigner aux privations. Pour s'y soustraire, il s'était fait le chef d'une puissante asso- ciation de conlrebandiers... Vainement Stella avait essayé de l'en empêcher d'abord... vainement elle a insisté ensuite pour qu'il mît un terme à ses entreprises... I! se croyait en- gagé par une sorte de point d'honneur envers les aventuriers qui partageaient ses périls, et il ne voulait se séparer d'eux qu'autant qu'ils l'auraient délié eux-mêmes des obligations qu'il s'était impose'es en les acceptant pour associés. Mais ils n'ont jamais voulu y consentir. El en ce moment encore, ils cherchent à faire peser jusque sur son agonie la funeste soli- darité qui avait existé entre eux et lui... Vous comprenez maintenant que si vous pénétriez dans la demeure de Stella, vous y seriez entouré d'ennemis qui vous feraient payer de votre vie le mal qu'ils ont souffert. Car plusieurs d'entre eux ont été blessés, comme je l'ai élê moi-même, et comme l'a- vait été aussi dans le temps ce jeunefilsde mon noble maître qui a succombé dernièrement, malgré les soins qui lui onl été prodigués... Celle étrange confidence venant ainsi révéîcr à Etienne la position si exceptionnelle de Stella, ne fit qu'augmenter le prestige que la jeune fille exerçait sur lui. il resta un mo- ment sans pouvoir répondre, abîmé qu'il élait^hns les ré-. flexions où le plongeait la connaissance d'un pareil secret. Mais le vieux serviteur, inlerprétani mal ce silence et le pre- nant pour un blâme, s'écria avec impétuosité : — Oh! ne condamnez point mon maître! Il avait tant souffert de la confiscation et de l'exil, qu'il crut pouvoir se mettre au-dessus de certaines lois... Mais c'est le plus géné- reux des hommes... — C'est le pèrede Stella, répondit Etienne. — Voilà qui est bien répondu, jeune homme, répliqua le