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BIBLIOGRAPHIE. 413 fréquent aune certaine époque del'épiseopat, déjà loin de nous, abus qu'on peut appeler le mal chronique de l'ab- sentéisme., pour se servir d'un mot expressif créé pour peindre les fâcheux effets de l'absence perpétuelle du pro- priétaire en Irlande et en Dombes. Quand on apprend par un écrivain dont la plume catholique n'est pas suspecte que certains prélats restaient trois ans avant de venir prendre possession de leur siège, et que plusieurs, après une ad- ministration de douze ou quinze années, ne connaissaient pas la moitié des paroisses de leur diocèse, on se prend à admirer le zèle, la régularité, la charité inépuisable et les vertus sédentaires de ce magnifique épiscopat de la France actuelle retrempé parles mauvais jours. À part cela, le livre de M. le comte de la Rochette est bon, utile, bien conçu et bien écrit ; il fait honneur à l'écri- vain ; à la cité qui lui a inspiré cet hommage, et, disons- le aussi, à l'imprimeur maçonnais, M. Emile Protat, qui l'a exécuté. Le choix des caractères et du papier, la netteté et le soin qui ont présidé à l'impression ne laissent rien à désirer. Le mérite typographique de ces deux volumes s'accroît encore par l'adjonction qui y a été faite de deux belles lithographies représentant l'une la cathédrale de Saint-Vincent de Mâcon, l'autre l'abbaye de Cluny dans son intégrité, et de la remarquable carte du diocèse de Mâcon, levée et dressée en 1775 par l'ingénieur Demiège. Maurice SIMONNET. P. S. — Au moment où nom achevions ce compte-rendu, une doulou- reuse nouvelle nous arrivait. Nous apprenions la fin prématurée de celui qui fait l'objet de ce travail, et qui est mort à Mâcon, sa ville natale, le 14 janvier dernier, en laissant parmi ses concitoyens les plus honorables souvenirs. Ce deuil inattendu a désolé ses amis et ses appréciateurs. Cha- cun d'eux se dit que les travaux excessifs auxquels s'est livré M. de la Rochette pour mener à bien son Histoire des évéques de Mâcon ont abrégé ses jours et miné cette organisation que nous avons connue si robuste et si florissante. Il est mort pour avoir mis trop de son cœur, de son sang et de lui-même dans son oeuvre. C'est le sort de ceux qui écrivent avec la passion du vrai et du bien. Mais en quittant la vie, il a pu se dire avec le poète : Non omnis morior maxima par$ mei Vitabit Libitinam Quant à cet hommage bibliographique, il n'aura plus que le triste pri- vilège d'honorer une mémoire digne de laisser une trace durable. M. S.