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394 LA SUAVIOLA. — Eh bien, en suivant ce petit sentier, je suis arrivé, après dix heures de marche, dans un joli bas-fonds où le soleil pénètre et où l'on se sent tout réjoui de sa douce chaleur. J'en étais si heureux, si heureux, que j'ai voulu m'en passer • la fantaisie et qu'après m'être d'abord assis, j'ai fini par me coucher tout de mon long. — El ensuite? — Ensuite je me suis endormi. — Et après? — Après je me suis éveillé. — Mais, de grâce, épargnez-moi les détails inutiles. — Soit, mon lieutenant. Je vous dirai donc qu'en m'éveil- lant, j'ai aperçu au-dessus de ma tôle, à l'abri d'une cime de rocher, une plante qui m'a paru êlre celle que vous m'avez si souvent recommandé de chercher. Mais elle est per- chée si haut que, pour y atleindre, il faudrait êlre un vrai chamois.... Je vous conduirai au lieu où se trouve celle plante quand vous voudrez.... — J'irai demain, s'écria Etienne ; et s'il ne me fallait pas pourchasser sur l'heure les contrebandiers, je partirais à l'instant même.... mais Gnissons-en d'abord avec la contre- bande. Et, appelant tous les douaniers qui composaient le poste, il leur donna ses instructions pour l'expédition noclurne qu'il devait diriger contre les fraudeurs. II. Lorsque la nuit fut venue, Etienne fil sortir un à un les quelques hommes qu'il commandait, et alla ensuite s'assurer que chacun d'eux occupait la position qui lui avait été assi- gnée. Puis il se plaça lui-même sur un des points les plus avancés du terrain où sa petite troupe était échelonnée. Ces