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370 INSCRIPTIONS ANTIQUES. Ensuite ce serait une bien singulière idée qu'auraient eue les prêtres de l'Autel de Rome et d'Auguste d'affecter à des représentations naumachiques un amphithéâtre si exigu et si mal placé pour cet objet, tandis qu'au bas du coteau ils eussent trouvé, entre le Rhône et la Saône, l'emplacement de la plus magnifique naumachie qui se puisse imaginer, à supposer toutefois que le but de leurs réunions à l'Autel du Confluent eût été d'offrir au public des spectacles de naumachie. L'histoire a, du reste, pris soin de ne pas nous laisser ignorer entièrement quelle sorte de jeux se donnaient dans l'amphithéâtre de la confrérie des Très Galliae; c'étaient des ludi miscelli. Juvénal, plus précis que Suétone à cet égard, explique que les ludi miscelli avaient lieu, non à Lyon, mais de- vant l'Autel, « ad Aram ». On sait qu'une partie de ces jeux se composait de joutes littéraires, de morceaux déclamatoires en vers et en prose, en langue grecque et latine, adulatoria en l'honneur, tout naturellement, de Rome et d'Auguste et des Augustes et,je le suppose aussi, d'autres personnes de la famille impériale. Quant à l'au- tre partie de ces mêmes jeux, l'on ignore,à la vérité, en quoi elle consistait ; mais ce que l'on peut soutenir sans crainte d'être dans l'erreur, c'est que les ludi miscelli étaient des jeux non sanglants, au contraire pacifiques et certainement conçus dans l'esprit à la fois gai et solen- nel des ludi compitales ; car l'autel dédié à Auguste, Lare et Génie par excellence de l'empire romain et le rénovateur du culte des Lares dans les carrefours pu- blics, n'était autre chose qu'un laraire, un magnifique et grandiose laraire dressé, si je puis m'exprimer ainsi, au carrefour où la Gaule se rencontrait avec l'Italie, la Nar-