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                       L'AGER GOEIACENSIS.                        349

où domine le droit de la force. À peine vingt ans se sont-
ils écoulés que nous voyons cette môme église au pou-
voir d'un noble et puissant chevalier, Adon de Riverie,
qui la détient à titre d'alleu et l'a donnée en fief aux
Charpinel, seigneurs de Dargoire. Le repentir toucha
sans doute le fier baron, car il rendit ce sanctuaire avec
son cimetière et ses dépendances à ses anciens posses-
seurs (1090). Il en fut de même de l'église de Larajasse
dont il s'était aussi emparé et qu'il restitua vers la même
époque au chapitre de Saint-Paul (1).
    Mais la. restitution ne suit pas toujours la spoliation,
et c'est souvent en vain que les églises et les monastères
attendent que la grâce d'en haut touche les hommes
puissants qui les dépouillent. Alors il ne leur reste plus
que les seules armes dont ils puissent disposer : les cen-
sures ecclésiastiques. En 908, l'église de Mornant est
l'objet de semblables déprédations; les spoliateurs lui
ravissent à la fois et ses dîmes et une partie de son ter-
ritoire. 1 faut que son curé, Autcarius, vienne deman-
          1
der justice à l'archevêque Aluvala, qui assure à cette
église, par une déclaration solennelle, la jouissance de
ses anciens droits, en menaçant des foudres de l'excom-
munication ceux qui tenteraient de la dépouiller à l'ave-
nir (2). Vaines menaces ! Un demi-siècle ne s'est pas
écoulé que les mêmes tentatives se reproduisent et que
l'abbé de Savigny est obligé de prononcer contre les
spoliateurs , au nombre desquels se trouvent trois prê-

  (1) Sav. ch. 759, 760, 835. — Invent, des titres du chap. de Saint-
Paul, f° 66. — Bibliothèque Coste, n° 2977. — Obituaire de l'église de
Lyon, p. 174.
  (2) Sav. ch. 30.