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les œuvres les mieux réussies qu'ait signées le peintre.Les
scènes sont bien ordonnées, les figures bien pondérées,
bien équilibrées; les tons sont doux, sans mollesse et suf-
fisamment accentués pour des fresques (1). Le galbe de la
Vierge de la première chapelle est, dans sa forme elliptique,
d'une rare beauté. Les peintures du Pensionnat ne sont
pas moins sagement établies, le dessin en est délicat,
mais les tons, légers jusqu'à l'immatérialité, prêtent aux
figures les apparences flottantes du songe. Gabriel Tyr a
donné plus de substance, plus de. solidité aux corps pour-
tant si divins de Dieu le Père et de Dieu le Fils qui domi-
nent l'abside de Mongré. On sent en eux la forme vivre et
on en suit les nobles lignes sous l'ample majesté du vête-
ment. La vie est encore plus accusée chez les personnages
dont le rôle s'accomplit sur terre, chez les Evangélistes.
   Les principaux tableaux de Tyr se placent, dans l'ordre
des dates, avant les premières peintures murales. Ils les
annoncent par leur suavité et leur onction. Destinés à des
églises, ils ont été recueillis par des musées. Hors de leur
vrai cadre, leur mérite reste sensible et leur charme vous
gagne encore. Au musée du Puy appartient ce tableau si
connu et qui fut si apprécié à l'Exposition universelle
de 1855 : L'Ame conduite au ciel. Vous vous souvenez de
cette naïve jeune fille en prière et de cet ange d'une beauté
si grave qui lui indique l'étroit chemin de la Ville des
Bienheureux. L'air allemand de cette allégorie, tenue dans
des tons clairs, ne déplaisait pas, et la franche précision
du dessin témoignait de toute la conscience de l'artiste. —
Le musée de Lyon possède un buste du Christ d'un très-
doux sentiment.
   Le titre de la Joueuse de cistre ferait croire à une compo-
sition; mais ce visage si vivant, d'un trait si fin, d'un mo-
delé si exquis, trahit, à n'en pas douter, un portrait.

  (1) Frc squcs, dans son genre générique. Toutes les peintures de Tyr
sont à la cire, ou sur toile ou sur mur.