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310 GAISIUlïf^ TYR. les œuvres les mieux réussies qu'ait signées le peintre.Les scènes sont bien ordonnées, les figures bien pondérées, bien équilibrées; les tons sont doux, sans mollesse et suf- fisamment accentués pour des fresques (1). Le galbe de la Vierge de la première chapelle est, dans sa forme elliptique, d'une rare beauté. Les peintures du Pensionnat ne sont pas moins sagement établies, le dessin en est délicat, mais les tons, légers jusqu'à l'immatérialité, prêtent aux figures les apparences flottantes du songe. Gabriel Tyr a donné plus de substance, plus de. solidité aux corps pour- tant si divins de Dieu le Père et de Dieu le Fils qui domi- nent l'abside de Mongré. On sent en eux la forme vivre et on en suit les nobles lignes sous l'ample majesté du vête- ment. La vie est encore plus accusée chez les personnages dont le rôle s'accomplit sur terre, chez les Evangélistes. Les principaux tableaux de Tyr se placent, dans l'ordre des dates, avant les premières peintures murales. Ils les annoncent par leur suavité et leur onction. Destinés à des églises, ils ont été recueillis par des musées. Hors de leur vrai cadre, leur mérite reste sensible et leur charme vous gagne encore. Au musée du Puy appartient ce tableau si connu et qui fut si apprécié à l'Exposition universelle de 1855 : L'Ame conduite au ciel. Vous vous souvenez de cette naïve jeune fille en prière et de cet ange d'une beauté si grave qui lui indique l'étroit chemin de la Ville des Bienheureux. L'air allemand de cette allégorie, tenue dans des tons clairs, ne déplaisait pas, et la franche précision du dessin témoignait de toute la conscience de l'artiste. — Le musée de Lyon possède un buste du Christ d'un très- doux sentiment. Le titre de la Joueuse de cistre ferait croire à une compo- sition; mais ce visage si vivant, d'un trait si fin, d'un mo- delé si exquis, trahit, à n'en pas douter, un portrait. (1) Frc squcs, dans son genre générique. Toutes les peintures de Tyr sont à la cire, ou sur toile ou sur mur.