Revue du Lyonnais » série 3 - n°5 ( 1868 ) » pp.276

276                    LES BERGES DE LA SAÔNE.

Age du bronze (l 50-2m)
                     m
                                            2700 a 3600 ans.
Epoque de la pierre polie (2m-4m)          3600 a 6000 ans.
Marnes bleues (époque du renne) (4m 50) 6700 a 8000 ans (1).
   Ce ne sont que des chiffres très-approximatifs et moyens,
sur lesquels j'ai forcé un peu pour tenir compte du tasse-
 ment du lehm. Ainsi j'ai fait descendre l'étage du fer jus-
qu'à l m 50 qui est le niveau du maximum de développement
 de l'âge du bronze ; tandis qu'il aurait fallu établir un terme
moyen entre le bronze et !e fer, ce qui est difficile faute d'é-
léments suffisants. Mes chiffres veulent dire simplement
que, sur les bords de la Saône, le premier âge du fer n'au-
rait pas- plus de 2700 ans, et l'âge du bronze pas plus de
3600 ans. Ce sont des dates maximum. Mais il est évident
qu'on trouve des stations de l'âge de bronze ayant moins
de 2700 ans, comme aussi des stations néolithiques ayant
moins de 3000 ans, appartenant a diverses époques de tran-
sition d'un régime à un autre (2). L'âge maximum de la
pierre polie est difficile a établir, même approximativement,
à moins qu'on ne le fasse remonter jusqu'à l'époque du
Renne, qui n'aurait pas moins de 6700 ans.
   On voit a quelles vagues appréciations nous en sommes
réduits sur ces époques mystérieuses antérieures a la tra-
dition et a l'histoire. Ce ne sont que des chiffres hasardés,
provisoires et je dirai même plus, sans valeur chronologique
réelle, tant qu'un nombre suffisant d'observations ne sera
venu les contrôler. Mais comme après tout ils résultent déjà

    (1) M. Morlot, d'après ses évaluations faites au cône de ia Tinière,;at-
tribue à l'âge du bronze, en Suisse, une antiquité de 3000 à 4000 ans, et
reporte à 5000 ou 7000 ans l'âge de la pierre. M. Gillieron a calculé que
la station néolithique du pont de Thiele n'aurait pas moins de 6750 ans.
   (2) C'est ainsi que des couches paraissant appartenir à la civilisation du
bronze ne se trouvent qu'à 1,30 de profondeur, ce qui ne permettrait pas
de la considérer comme antérieure de plus de 600 ans à l'ère chrétienne.