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VISITE AU SALON. 28! dessus des entraînements d'une mode qui passera, comme aussi d'avoir évité la profusion des ornements, le fracas des lignes et des formes aiguës et d'être resté sobre, logique et de bon goût. Une église n'est pas un casino ni une gare de chemin de fer et elle ne doit pas être accessible aux fantai- sies du jour quelque ingénieuses ou amusantes qu'elles puis- sent être. Ces fantaisies, étrangères à notre histoire et à nos traditions pieuses, semblent malheureusement n'être que les avant-coureurs d'usages et d'abus tout aussi étrangers qu'elles. Ainsi, pour le deambulatorium, sa dénomination devrait suffire pour le faire rejeter. On ne se promène pas dans une église, surtout autour du sanctuaire. Mais les architec- tes du nord bâtissant surtout pour donner une issue à leurs ingénieuses combinaisons d'équilibre et d'effets de lumière, étaient bien aise de faire circuler le public et de lui faire ad- mirer les moindres recoins de l'édifice. Ainsi l'isolement ab- solu de l'église,—chose nouvelle, car dans les premiers siècles les églises, loin d'être isolées, n'étaient que la partie princi- pale d'un ensemble de constructions;—l'isolement de l'église, le développement des façades s'étalant sans transition sur la voie publique, peut amener le développement d'un luxe mon- dain, contraire k l'esprit chrétien. C'est une occasion de montrer des toilettes et des équipages. Ce luxe dévot est de bon goût et l'on en profite. L'église se fait salon, avec mu- sique recherchée, quêteus:s attrayantes, dorures et parfums (je parle des églises de Paris, c'est entendu), velours aux por- tières et aux chaises, barrières pour ménager une enceinte privilégiée, et qui sait si tout cela ne pousse pas a se faire porter au dernier gîte en voiture avec des chevaux capara- çonnés et empanaches, k substituer ainsi l'enterrement pu- rement civil, la spéculation établie sur la vanité et cotée k la Bourse, a notre enterrement chrétien, accompagnant le