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236                 ESSAI SUR LE LIVRE DE JOB.

10° le refroidissement de la ferveur ; 11° la réapparition de Gog, qui
sera l'Antéchrist; 12° l'apostasie générale et la retraite du Christ auprès
de son père ; 13° le subit et formidable retour du Christ, qui châtie le
monde par un cataclysme de feu ; 14° la nouvelle Jérusalem qui des-
cend des cieux. et où le Christ règne avec les siens pendant mille ans ;
15° la consommation de ce règne, suivi de la résurrection et du juge-
ment général.
   En lisant un ordre de choses si nouveau, on est tenté de se deman-
der si celui qui se permet de l'annoncer avec cette précision n'a pas
été appelé au conseil de la Providence. M. Moglia le termine avec non
moins d'aplomb en disant : « Tels sont les immenses événements que
nous réserve l'avenir. Si les exégètes ne les ont point découverts dans
les prophéties, c'est très-certainement pour avoir repoussé à priori
toute idée de l'âge millénaire. » Et voilà apparemment pourquoi les
anciens Millénaires on.Chiliastss croyaient déjà, il y a 1600 ans, à la
proximité des derniers temps. Il serait inutile de dire à quel point ils
avaient raison.
   On le voit, M. Moglia est millénaire; il fait plus, il s'en glorifie. Or,
pour qu'il ne nous accuse pas de l'exagérer ou de l'amoindrir, nous
allons le laisser nous exposer lui-même son opinion. « Après la ruine
de l'Antéchrist et la consommation de l'âge chrétien, J.-C. ressuscitera
à la fois les martyrs et un certain nombre de pécheurs particulièrement
scélérats; il introduira les premiers dans la gloire de la nouvelle Jéru-
salem pour régner avec lui pendant mille ans, et infligera aux seconds
un châtiment spécial en les précipitant corps et âme dans l'étang de
feu. Après l'embrasement du monde, la terre ne sera repeuplée que
par les fidèles qui n'auront point participé à l'apostasie générale, les-
quels seront admis à l'ineffable faveur de manger du fruit de l'arbre
de vie qui leur communiquera l'immortalité. Enfin, l'âge millénaire
sera l'époque de la rédemption consommée. » Mon Dieu ! il est possible
que tout cela soit, et nous ne voulons pas dire qu'en exposant ce plan
merveilleux M. Moglia outre-passe son droit de catholique, attendu
que le millénarisme n'a jamais été condamné par l'Église, et qu'il est
encore aujourd'hui à l'état de libre opinion ; nous nous contenterons
do faire observer : 1° que le millénarisme, malgré l'autorité des SS.
 Docteurs qui l'adoptèrent, n'a pas été si général dans les premiers
 siècles, qu'il en constituât la foi, puisque, de l'aveu même de saint
Justin, il y avait un grand nombre de vrais fidèles qui le repous-