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                     ESSAI SLR LE LIVRE DE JOB.                        2ol

ments les plus honorables, savoir : une lettre, en forme de bref, de la
part de Mgr Mercurelli, secrétaire de Sa Sainteté, et deux lettres de
félicitation, l'une de la part de Mgr l'éveque d'Hebron, l'autre de la
part de Mgr Marilley, évêque do Lausanne et de Genève. Les lecteurs
de l'Écho de Fowvière ont pu lire les deux premières pièces dans le
n° du 19 octobre dernier. M. Moglia a publié la troisième dans un
opuscule récent adressé à MM. les Supérieurs des grands Séminaires
de France, de Belgique et de Suisse.
   Toutefois, quelque insigne que soit l'avantage d'avoir obtenu, en
faveur d'un ouvrage, une lettre de Rome et les félicitations de deux
illustres évêques, il ne faudrait pas, dans le cas présent, s'exagérer
l'importance de ces pièces. Ni les unes ni les autres ne prononcent
rien sur le fond des matières développées par M. Moglia. Nous ferons
même observer qu'il y a des réserves dans la lettre de Mgr l'éveque
d'Hebron, et que celle de Rome ne porte point la signature du Pape.
Toutes trois s'adressent simplement au bon esprit de l'auteur, à son
zèle pour l'étude de la sainte Écriture, à sa filiale soumission pour
l'autorité du Saint-Siège ; ce qui montre que son livre doit être pris
en sérieuse considération, mais ce qui ne prouve nullement qu'on ne
puisse en discuter les opinions sans courir le risque de froisser des
vérités reconnues. Ainsi donc nous croyons qu'à l'endroit de l'Essai
sur le livre de Job, notre liberté d'action est pleine et entière, même
après la publication des lettres précitées.
   Ce qu'il y a de remarquable, c'est que l'auteur, qui se montrera
d'une hardiesse rare dans renonciation de ses idées, semble appré-
hender, dès le début, que l'opinion ne fasse un mauvais parti à son
système, car il exprime la vivacité de ses craintes à cet égard et
avoue ingénument qu'il ne s'est décidé à donner la publicité à son
livre que sur l'approbation et les instances de plusieurs de ses con-
frères instruits et compétents. Pour dire franchement notre pensée,
nous sommes au nombre des lecteurs que l'Essai sur le livre de Job a
dû surprendre ; ajoutons que nous avons été surpris moins de la nou-
veauté que de la singularité des découvertes que M. Moglia se flatte
de tirer du texte sacré. Nous le supplions de ne pas nous accuser de le
juger à la légère, parce que nous l'avons lu avec la plus grande atten-
tion. Ce que nous allons en dire est donc le résultat d'un sérieux
 examen.
   Que la Bible soit pleine d'obscurités, il suffit de la lire pour en être
 convaincu. Qu'il y ait, dans ce livre sacré, un grand nombre de textes