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2J6 MONOGRAPHIE DE L'ÉGLISE DE BROU.
« France.'C'est dans ces détails locaux, dans ces portions
« du monument, que se montre l'influence italienne; c'est
« dans des détails généraux, c'est dans toutes les parties de
« l'édifice que respire le genre allemand. »
Nous retrouvons là encore ce même raisonnement vague
et incertain de tout à l'heure à l'égard du caractère mixte
du monument. Mais M. Didron a mal observé quand il dit
qu'a Brou, « les toits sont assez plats, comme en Italie, et
« beaucoup moins aigus qu'ils ne le sont en France. » Ceci
prouve que le savant écrivain n'a pas bien pris garde a ce
détail d'architecture, ou qu'il ne s'est rappelé ni les églises
d'Italie, ni même celles du midi de la France ; car, autre-
ment, il n'aurait pu s'empêcher de reconnaître qu'a Brou,
les toitures actuelles sont tout aussi pentives que celles de
nos églises du nord, et n'ont aucun rapport avec les toits
italiens, généralement très-bas et recouverts en tuiles creu-
ses.
Mais à ce proposai importe de faire remarquer que la cou-
verture primitive de l'église de Brou était, suivant le P. Rous-
selet, une toiture a la française qui fut refaite a la Mansard,
et telle qu'elle existe aujourd'hui, par les religieux Augus-
tins de France, en 1759.
On voit encore, sous les combles, les prises dans le mur
de façade des pannes de l'ancienne charpente, ce qui permet
de constater que la toiture à la française était beaucoup
moins haute que celle que l'on voit actuellement. D'ailleurs,
l'intention de placer le clocher sûr l'entrecroisement de la
nef et du transsept, comme on vient de le voir, avait dû dé-
terminer l'architecte, dans le principe, Ã ne donner aux toi-
tures qu'une pente modérée pour ne pas masquer les ouver-
vertures du beffroi. C'est ici l'occasion de signaler un fait
très-important en lui-même, et dont l'inobservation a déjÃ
donné lieu à de graves méprises dans des restaurations mo-