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214 MONOGRAPHIE DR l/ÉGUSR I>E BROU. Brou, des rapports et des affinités avec le gothique français de la fin du xvs siècle, le gothique allemand et celui usité a la même époque en Italie ; néanmoins, pour en indiquer sur le monument les caractères spéciaux, il faut une étude plus complète et plus précise que celle à laquelle se livre, pour le moment, le savant publiciste. Comme preuve aussi de ce qu'il avance au sujet delà mul- tiple influence artistique qui règne à Brou, M. Didron trouve que le portail occidental a peu de développement, comme en Italie, et qu'il n'est flanqué ni de tours ni de flèches. « Il en « est ainsi, dit-il, h Pise, à , Florence, à Rome. De plus, « ajoute-t-il, le clocher, à Brou, est bien contigu à l'église, « comme chez nous ; mais il y est très-mal soudé. Il gâte le « collatéral sud et n'a qu'une importance secondaire'. C'est « moins mauvais qu'en Italie, où le campanile est détaché « quelquefois de l'église; mais c'est moins be^u que chez a nous, moins beau qu'à Notre-Dame de l'Epine où le por- « tail, surmonté de ses deux clochers, compose à lui seul « un édifice entier et ravissant. » On pourrait faire observer à M. Didron que l'ordonnance de la façade de Brou, qui ne comporte ni clochers ni flèches, n'est pas pour cela exclusivement particulière aux édifices religieux de l'Italie, et qu'on la rencontre dans une foule de nos églises, dont le caractère ne décèle en rien le style ita- lien. Le clocher de Brou, contigu au transsept, semblerait avoir a la rigueur quelque analogie avec l'architecture ita- lienne, si cette disposition n'était pour ainsi dire tout acci- dentelle ici, comme on va en juger par des détails qu'il m'a été possible d'examiner sur les lieux mêmes. En effet, comment et par suite de quelles circonstances le clocher de Brou se trouve-t-il relégué si gauchement a la place qu'il occupe? C'est la question que l'on se pose lorsque, après avoir gravi le petit escalier tournant enfermé dans un