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200 DES MOULINS A CLÉ.
de rappeler aussi que l'hospice de la Charité de Lyon était
obligé, en 1742, d'avoir deux moulins sur le Rhône pour son
seul usage. Le recteur, chargé de l'inspeclion et de la direc-
tion de ce service si important pour les pauvres, pouvait
choisir sur le fleuve l'endroit qui lui semblait le plus com-
mode pour y faire placer ses moulins; le consulat, en faveur
des malheureux secourus par cet hospice, accordait tou-
jours au reclcur, et par préférence, le droit d'occuper le lieu
qu'il désignait ; MM. les trésoriers de France en faisaient
autant quand ce lieu choisi se trouvait en dehors de la ville.
Les moulins de la Charité, n'étant pas toujours en activité
pour son service, ils étaient quelquefois pour cet établisse-
ment une source de revenus directs; car lorsque la quan-
tité de farine nécessaire à l'usage de la maison pour un cer-
tain temps était réunie dans ses magasins, le recteur pouvait
alors faire moudre au profit des indigents les blés que les
bourgeois envoyaient dans ses moulins. L'hospitalier chargé
de prendre le grain chez les particuliers, le faisait peser,
porter au moulin, constatait le poids de la farine à sa sortie
et la renvoyait à ceux a qui elle appartenait.
Lorsqu'en 1764 le sieur Morand, architecte de Lyon, Ã
qui nous devons le pont qui porte, son nom, rédigea pour
l'Hôtel-Dieu un plan en forme circulaire , indiquant l'agran-
dissement de la Ville sur le terrain des Brotteaux, lequel
plan s'étendait au midi jusqu'à la rue de Laurencin, après
laquelle devait se trouver un jardin public , les moulins
de la Ville déplacés par suite des remblais qui devaient être
exécutés pour la réalisation de ce nouveau projet, eurent
leur place marquée sur le Rhône, a la tête de la chaussée
qui prenait alors le nom de Chaussée-d'Oullins.. Là devait
être construit un canal reliant le Rhône et la Saône et pas-
sant le long d'un jardin,dont les ex trémités aboutissaient éga-
lement aux deux fleuves. En 1738, Delorme, architecte,avait