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DES MOULINS A 1SLÉ. 195 pour rétablissement des moulins, malgré les dangers que ces constructions devaient présenter a cause de l'encombre- ment du lit des rivières. A Chalon-sur-Saône, le pont de pierre qui communiquait à l'Ile servait aussi a supporter des tours construites sur ses piles. Ces tours étaient combinées de manière à recevoir des moulins placés en face des arches, de telle sorte que leurs roues étaient mises en mouvement avec forcepar le courant de l'eau toujours plus rapide par suite de la résistance que ces piles présentaient h son libre écoulement. Cette disposition subsista ainsi jusqu'au xvir3 siècle. Sous le règne de François Ier et de Henri II, Lyon ne pos- sédait que deux ponts en pierre, celui dit de la Guillotière sur le Rhône et, sur la Saône, le Pont de pierre dont les piles fondées sur le rocher à fleur d'eau, et mises à découvert a la moindre sécheresse, étaient loin de pouvoir se prêter a une combinaison quelconque, permettant de bâtir là les mou- lins dont la ville pouvait avoir besoin. Aussi voyons-nous, par le plan de Lyon dressé et publié a celte époque, que de très-grands moulins construits sur de larges bateaux occu- paient une partie du lit du Rhône. Ces moulins, au nombre de vingt ou vingt-deux environ, étaient situés à l'embouchure ducanal des Terreaux servant, sous lesRomains,de commu- nication entre les deux fleuves. Ce canal, sans utilité au xvic siècle, était a sec et se trouvait en partie occupé parles jeux de l'arquebuse et de l'arbalette. Cet emplacement sur le Rhône avait été bien choisi. En effet, le fleuve dans cette partie sur laquelle a été jeté le pont Morand, avait au temps dont nous parlons une largeur approximative de 340 mètres et c'était la plus grande dans toute la traversée de Lyon. Ensuite, au nord de ce lieu existait une île formée par le sabla et les graviers. Cette île resserrant un des bras du Rhône entre §a rive et la berge opposée lormant aujourd'hui