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POÉSIE LA GLANEUSE ROME. Je suis glaneuse et jeune fille ; Recueillant, mais ne cueillant pas, Je laisse à d'autres la faucille, Et cherche mon grain sur leurs pas. Je ramasse aussi la fleur blanche, La fleur bleue et la rouge encor ; Toutes celles que la faux tranche Embellissent mes cheveux d'or. Parfois j'en emplis ma corbeille, Une corbeille où chaque fleur Pâlit près d'une plus vermeille, Rosette, ma petite sœur ! Aussi, je suis vive et folâtre, Je suis rieuse et sans souci, Et, ce matin, le jeune pâtre Que sa chèvre conduit ici : — « Tu chantes mieux que l'alouette, « Et comme elle, en toute saison ; « Est-ce que ton cœur est en fête « Avant comme après la. moisson ? » — Oui, mon cœur est fait de la sorte : Je ne glane bien qu'en chantant; Quelquefois c'est de porte en porte... Mais Ruth peut-être en fit autant ! 11*