page suivante »
142 UN TRIPTIQUK. II. On sait les relations intimes qui n'ont pas cessé d'exister, dans toute la durée des âges, entre les monastères de Cluny et celui des Bénédictines de Marcigny, fondé en 1056 par saint Hugues de Semur, le sixième abbé et le grand orga- nisateur de la congrégation de Cluny. Là était venu se réfu- gier un grand nombre de dames illustres dont les époux ou les pères avaient embrassé la vie monastique. La direction temporelle et spirituelle du nouvel établissement était toujours confiée a ce que Cluny avait de plus parfaits reli- gieux. Marcigny avait sa part dans le trésor sacré de reli- ques que les abbés de Cluny recevaient des souverains pon- tifes et rapportaient de leurs pèlerinages a Rome. On en lit la preuve dans le Bibliolheca Cluniacencis, col, 420-D, et dans le procès-verbal de la visite des "saintes reliques de Marcigny par Dom Puget, les 21 et 22 mai 1714. Il y a affinité entre les saintes reliques et les saintes images. Le même esprit, les mêmes sentimenls devaient porter là mère à faire part des unes comme des autres a sa fille bien-aimée. On voit au procès-verbal du s°c de l'abbaye de Marcigny par les protestants, qu'il y avait dans l'église, les chapelles et autres lieux réguliers de ce monastère, des statues et des tableaux nombreux de saint Benoit, de saint Maur et des saints abbés de Cluny. Je ne dirai pas tous, mais la plupart provenaient très-certainement des ateliers de Cluny. Je reviens à mon triptique. III. Il se compose de troix panneaux ayant chacun soixante- quinze centimètres de haut sur trente de large, encadrés en- semble, mais séparés par une baguette dorée.