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NOTRE-DAME DE LA PLATIÈRE, 121 La rue Luizerne, qui débouche dans la rue Lanterne, lui ouvre une communication avec la rue Saint-Pierre. Elle s'était primitivement appelée des Coquilles, et je ne saurais donner l'étymologie d'aucun de ces deux noms. C'est dans une de ses maisons qu'est né, en 1735, le major-général Martin, qui laissa à notre ville une somme considérable destinée à la fondation de l'importante Ecole de la Martinière. (Gochard, Guide du voyag. — Alm. de 1838. Rues de Lyon.) Une maison d'arrêt, établie dans cette rue, a remplacé, depuis quelques an- nées, la cave de l'Hôtel-de-Ville. C'est là qu'un magis- tral, préposé à cet office, interroge les malfaiteurs, les vagabonds, les ivrognes, les pellices diobalares — sic dicuntur quœ duobus obolis ducuntur (P. Festus), — que Ton ramasse la nuit et le jour sur le pavé de notre grande ville. C'est encore de là que partent certains omnibus, entourés toujours d'une foule de curieux, et qui font le voyage de l'Antiquaille, dans un but prophylactique (1). Cet établissement de sûreté publique a été construit sur l'emplacement qui, avant 89, servait de cimetière à la pa- roisse de Saint-Pierre. L'intérieur de cour du n" 9 mérite une visite : son architecture pittoresque est un passage du xvie au xvii" siècle, le spécimen d'un style que l'on ren- contre fort souvent dans notre vieux Lyon. J'arrive maintenant sur la place de la Platière qui est le terme de ma promenade. La maison située à l'angle de la rue de l'Enfant-qui-Pisse était celle des de Jus- sieu, ou Dejussieu, — car je trouve ces deux orthogra- phes — et son style semble indiquer le commencement (1) Je recommande le livre intéressant du docteur Garin sur celte espèce de prophylaxie : De la police sanitaire à Lyon, 1866.