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NOTRE-DAME DE LA PLATIÈRE. 107 gèrement ému, qui demandait : Papa, est-ce que ce sont des bêtes féroces ? Cette r u e , où le marteau de la démolition n'a pas encore fait acte de puissance, possède quelques vastes et belles maisons, surtout dans sa partie occidentale. La façade du n° 24 est taillée sui- de belles proportions, et le rez-de-chaussée a un aspect vraiment monumental. Les vulgaires boiseries, qui ont la ridicule prétention de décorer le soubassement de nos maisons contemporaines et ne permettent pas à nos ar- chitectes de donner un caractère un peu grandiose à leurs œuvres, n'ont pas défiguré cette maison qui date de la fin du xva° siècle. Je recommande aux curieux le bel im- poste métallique encadré dans le cintre delà porte d'allée : au centre on aperçoit un agneau en suspension, et au- dessous on lit : A la toison d'or. 169?>. Au reste, les vieux quartiers de Lyon sont très-remarquables par ces ouvrages, qui nous apprennent combien l'art de la serru- rerie était arrivé à un haut degré de perfection. L'inté- rieur de cour, sur lequel un vaste escalier, comme on n'en fait plus maintenant, prend son jour, a une issue au fond d'une impasse dont l'ouverture est sur le quai d'Orléans. Le n° 26, dans sa cour un peu étroite, rappelle le xvie siècle, et les nos 28 et 30 me semblent d'une épo- que plus récente que celle du n° 24. Je me souviens que, dans une de ces deux dernières maisons, demeurait le grand-père d'un vicomte contemporain. Un passage, à et de la rue Madame. Cette maison, dans le style du xvn e siècle et ornée d'une niche, contraste avec celles du quartier. Cet élargissement du tour- nant de Saint-Côme eut lieu sous l'administration du baron Rambaud, et le passant ne peut croire qu'il existât sur le sol actuel de cette rue une maison en avancement de plusieurs mètres. (Hodieu. Nomencl. lyonn.)