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               POÉSIE.                   91

Son chant disait : « La vie est folle,
« Mais de l'absurde on se console
« En s'envolant aux régions
    « Des fictions. »

Chut ! le voici ! la tête basse,
À mon feu , ce soir, il'prend place :
Mais quoi ! des pleurs silencieux
    Baignent ses yeux !

Il s'essaye à rire, et fredonne
D'une voix sourde et monotone
Je ne sais quoi dit et pensé
     Au temps passé.

O terreur ! cette voix chagrine
Paraît sortir de ma poitrine,
Et comme éteints clans mes sanglots
    Tombent ces mots :

« Fraîche nourrice et lézard grêle,
« Maîtresse aimée et chien fidèle,
« Depuis des temps nous reposons
    « Sous les gazons.'

« Chacun de nous, caresse éteinte,
« Laissa sur ta chair son empreinte,
« Et de ton âme, à son départ,
    « Retint sa part.

« La poésie en vain te reste ;
« Jaloux de la folle céleste,
« Nous troublons ses enchantements
    « A tous moments.