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           RECHERCHES SUR LA ZOOLOGIE MYSTIQUE.              73

gorie d'une chasse : la licorne est lancée par deux paires de
limiers accouplés, que suit un ange sonnant du cor, et se
jette dans le sein de la Vierge qui l'attend, assise. » La li-
corne est Jésus-Christ, la Vierge est Marie, le piqueur ailé
est l'archange Gabriel, chargé de Y Annonciation, et les
deux paires de chiens sont la Miséricorde et la Vérité (ou
le Droit), la Justice et la Paix ; car David, prophétisant l'In-
carnation, a dit : « La Miséricorde et la Vérité se sont ren-
contrées; la Justice et la Paix se sont donné le baiser. »
(Ps. LXXIV, 11.)
   A Sens, dans un vitrail du quinzième siècle, une licorne
est placée parmi les rameaux de l'Arbre de Jessé.
   Le blason a parfois adopté l'emblème de la licorne, dans
des sens empruntés au même ordre d'idées.
   L'archéologie lyonnaise doit se souvenir de deux grandes
licornes de marbre qui supportaient les armes que le chapi-
tre de Saint-Just avait fait sculpter sur le fronton de son
église. Ces licornes étaient considérées comme de bons
morceaux de sculpture. Elles faisaient peur aux petits en-
fants, dit-on. Armes et licornes furent enlevées en 1791,
par suite d'un arrêté municipal.

   Revenons au cinquième pilastre de l'abside d'Ainay. Au
dessous du médaillon de la licorne est un espace rectangu-
laire chargé d'ornements sans signification mystique, mais
ensuite se déroule une scène d'une complexité étrange, et
où les caprices de l'art détruisent presque entièrement le
caractère symbolique. De bas en haut, on remarque quatre
animaux placés successivement et dont chacun châtre avec
les dénis celui qui est devant lui ; le quatrième animal a la
tête tournée en arrière, pour voir celui par lequel il se sent
émasculé. En même temps il est assailli par un serpent, at-
taqué lui-même par un coq fantastique. Cette scène est sculp-