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L'EXPOSITION DE 1879 289 que sa forte main nous a peint cette année est d'une miè- vrerie qui n'est dépassée que par les deux peintures de Mme Compte-Calix (voilà un ménage bien uni) Micali, un profil de blonde, qui pourrait être joli s'il n'avait pas autant la prétention de l'être, et les Cartes à minet, une fantaisie dont on ne parle pas. Combien est préférable, à ce dont nous venons de parler, la jolie composition de Mme Jeanne Rongier, qu'elle appelle Digression. Si petit que ce soit, c'est virilement peint, et les deux jeunes gens qui viennent d'in- terrompre leur pêche pour causer, causer d'amour s'entend, sont rendus avec une fermeté de pinceau et un esprit de la situation remarquables. Notons que parmi les tableaux qui nous ont le plus frappé nous devons citer trois portraits peints par la main délicate d'une femme, et que bien des hommes voudraient avoir faits. Citons d'abord le portrait de M. Compte-Calix, de Mme Collomb née Agassis, dont la touche a une vérité et une vigueur peu communes, vi- gueur dont une Parisienne, femme du meilleur monde, donna, sous le nom d'Henriette Brow, le mouvement, il y a une quinzaine d'années tant par des portraits que par des tableaux restés célèbres. Celui du docteur Vidal, par Mlle Elisa Koch, portrait que nous préférons à son Petit caprice, fort bien peint, mais un peu prétentieux ; la femme s'y trahit. Enfin, le portrait exposé par MUe Giniez, portrait qui, tout d'abord, donne de l'air, comme on dit pittoresquement à Lyon, aux portraits de Ricard, mais que, après examen, on reconnaît être d'une élève de Chatigny, à la manière peu accusée dont les yeux sont rendus. Signalons également, et sur la même cimaise, un por- trait de femme avec une armoirie dans l'angle, par M. Tony Ouvrier. C'est chaud de ton et doit être très-ressemblant, et un portrait d'homme — petite dimension — très-fine* ment touché, par M. Jules Chevrier, et se détachant sur mi 19