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CHRONIQUE LOCALE. L'Académie a voulu entendre une seconde fois M. Gunet, et elle lui a fait les honneurs de la séance de rentrée. M. Gunet a lu une traduction en vers d'OEdipc roi qui n'a pas eu moins de succès que sa traduction de l'Electre Nous ne croyons pas que jamais Sophocle ait été traduit, non pas même par Laharpe, avec plus d'exactitude, de force et de poésie. Tel a été le sentiment unanime de l'Académie, qui déjà par avance considère M. Gunet comme un de ses membres. Nous espérons bientôt pouvoir communiquer à nos lecteurs des fragments de ces deux tragédies. —Encouragée par le succès de la vente de ses Mémoires, l'Académie s'est décidée à mettre aussi en vente un certain nombre d'exemplaires de son histoire par M.Dumas ancien secrétaire perpétuel. Cette histoire de l'Académie remplie de faits curieux, et où se trouvent des notices biogra- phiques de tout ses membres, depuis sa fondation jusqu'à nos jours , est une des parties les plus intéressantes et les plus glorieuses de l'histoire de la ville de Lyon. Elle ne se rattache pas seulement à l'histoire de la cité, mais aussi à l'histoire générale des lettres et des sciences, par les relations de l'Académie, avec les hommes les plus illustres du XVIIIe siècle dans les sciences et dans les lettres , et par son active participation au mouvement général des esprits et des idées (1). — Les journaux de notre ville ont annoncé dernièrement la mort d'un de nos paysagistes les plus féconds et les plus aimés. M. Fonville qui, après avoir passé à Lyon une partie de sa vie, était retourné se fixer à Thoissey, son pays natal, y est décédé dans un âge peu avancé et dans toute la force de son talent. Nous donnerons une notice biographique sur cet arliste de mérite dans notre prochaine livraison. — L'espace nous manque pour rendre compte de plusieurs publications nouvelles. Mme Marie David vient de faire paraître, sous le titre de la Crèche et la Croix , un recueil de poésies empreintes d'une profonde tristesse. La jeune et brillante poète, a mis un crêpe à sa lyre, et nous ne serions pas étonné que sa pensée intime ne se révélât dans ces quatre vers qui termi- nent le Credo de la douleur : Tombez , marbres de Grèce et bronzes d'Italie ! Du grand crucifié triomphe enfin le jour. Partageons pour la croix sa sublime folie , Des coeurs désespérés c'est le dernier amour. (1) 2^TO1. in 8° Lyon, Brun rue du Plat. Paris, Durand rue des Grès-Soibonne 7.