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                             VOIE ROMAINE.                             371

 coup de sources, aucune trace de passage d'eau n'existait
 sur ce blocage, ne renfermant rien de roulé, ainsi que nous
l'a fait observer notre honorable et très-savant confrère,
 M. Fournet (1). Cet ensemble de fragments de granit, de
 sable et d'oxide de fer était d'une dureté extrême , le fer de
la pioche avait beaucoup de peine a l'entamer ; il présentait,
ainsi que nous l'avons dit, l'aspect du rudus novum , de
Vitruve, à l'exception que la terre franche remplaçait la
chaux. Une autre raison pour nous faire considérer ce blo-
cage comme le résultat d'un travail et non l'œuvre du hasard
c'est que, à des distances assez régulières, on y a trouvé
des médailles antiques de la colonie de Nîmes, de Tibère,
au revers l'autel de Lyon avec la marque TI.B , de Vespa-
sien, de Titus, de Trajan, d'Adrien, de Faustine, et enfin
de Lucilla, sœur de Commode. C'est la seconde médaille
h l'effigie de cette princesse trouvée sur notre voie anti-
que (2). Ce fut pour nous une précieuse découverte. La voie
romaine placée a un mètre au-dessus de ces médailles en-
gagées dans le rudus, ne pouvait que leur être postérieure
au moins dans cette partie. Lucilla , sœur de Commode ,
mariée a Lucius Verus, fut mise a mort par son frère, l'an
184. La médaille est très-certainement antérieure a la fin
tragique de cette princesse. Cette partie de la voie romaine
est donc, ainsi que nous l'avions jugé dans notre premier
travail, de la seconde moitié du IIe siècle.
   Ces médailles, rongées en partie par l'humidité et la quan-
tité d'oxide qui les recouvrait ne pouvaient être placées dans
aucun cabinet. Sans valeur pour le marchand ou l'amateur,
elles avaient néanmoins un grand intérêt pour un homme
  (1) Professeur de géologie à la Faculté des Sciences de Lyon, correspon-
dant de l'Institut.
  (2) Nous avons parlé de la première lors des fouilles faites sur la place
des Carmélites.